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Procédure de conciliation

Pour sortir d'une situation de crise et rebondir rapidement, l'entreprise en difficulté peut utiliser la procédure de conciliation. Elle permet de trouver rapidement un accord amiable entre l'entreprise et ses principaux créanciers (fiscaux, sociaux, bailleurs, grands fournisseurs, banquiers, etc.) avec l'aide d'un conciliateur. Cette procédure reste confidentielle sauf si le chef d'entreprise demande l'homologation de l'accord de conciliation.

Quelles sont les conditions d'ouverture d'une procédure de conciliation ?

La procédure de conciliation est applicable lorsque les conditions suivantes sont réunies :

  • L'entreprise rencontre une difficulté juridique (par exemple, litige entre associés), économique (par exemple, perte d'un marché) ou financière (par exemple, non-paiement d'un client). Cette difficulté peut être existante ou prévisible.

  • L'entreprise n'est pas en situation de cessation des paiements ou se trouve en cessation des paiements depuis moins de 45 jours.

A savoir

À savoir

Cette procédure ne s'applique pas aux agriculteurs qui bénéficient d'une procédure spécifique appelée règlement amiable .

Comment faire appel à un conciliateur ?

Le dirigeant de l'entreprise formule une demande écrite d'ouverture de conciliation appelée requête au président du tribunal.

Le tribunal compétent dépend de l'activité de l'entreprise.

Activité commerciale ou artisanale

Pour faire une demande (appelée requête) d'ouverture de procédure de conciliation, il faut remplir le document suivant :

  • - Modèle de document
  • La requête expose les éléments suivants :

    Les documents à joindre à la requête sont les suivants :

    Cette requête doit être déposée ou envoyée en 2 exemplaires  :

    Greffe du tribunal de commerce

    tribunal_commerce
    • soit en ligne par l'intermédiaire du tribunal digital

  • - Formulaire
  • Activité libérale

    Pour faire une demande (appelée requête) d'ouverture de procédure de conciliation, il faut remplir le modèle ci-dessous :

  • - Modèle de document
  • Cette requête doit être déposée ou adressée au président du tribunal judiciaire du lieu du siège de l'entreprise.

    Tribunal judiciaire

    tgi
    A savoir

    À savoir

    Seul le dirigeant de l'entreprise peut demander l'ouverture d'une procédure de conciliation et proposer le nom d'un conciliateur.

    La requête doit exposer les éléments suivants :

    • Situation économique, financière et sociale de l'entreprise

    • Plan de financement et compte de résultat prévisionnels

    • Besoins de financements et, le cas échéant, les moyens d’y faire face

    • Mesures de redressement envisagées

    • Délais de paiement ou remises de dettes permettant la mise en œuvre de ces mesures

    A noter

    À noter

    Lorsque l'entreprise est en cessation des paiements, l'entrepreneur ou le dirigeant doit en préciser la date dans la requête.

    Les documents à joindre à la requête sont les suivants :

    • Extrait Kbis ou attestation d'immatriculation au Registre national des entreprises (RNE)

    • État des créances et des dettes, accompagné d'un échéancier et de la liste des principaux créanciers

    • État actif et passif des sûretés

    • État actif et passif des engagements hors bilan (par exemple, opérations de crédit-bail, remises accordées à une entreprise par ses créanciers)

    • Comptes annuels, tableau de financement, situation de l'actif réalisable et disponible, valeurs d'exploitation exclues, passif exigible des 3 derniers exercices, si ces documents ont été établis

    • Attestation sur l'honneur certifiant l'absence de procédure de conciliation dans les 3 mois précédant la demande

    • Déclaration indiquant, si nécessaire, la prise en charge par un tiers des frais de la procédure

    • Ordre professionnel dont l'entreprise dépend (par exemple, ordre des architectes ou ordre des vétérinaires)

    Comment le conciliateur est-il désigné ?

    Dès réception de la demande, le président du tribunal convoque le dirigeant de la société ou le chef d'entreprise pour recueillir ses explications.

    Lorsque le président du tribunal accepte la demande d'ouverture de la procédure de conciliation, il rend une ordonnance.

    Elle précise les éléments suivants :

    Comment se déroule la procédure de conciliation ?

    Le chef d'entreprise et le conciliateur vont collaborer étroitement pendant la période préparatoire qui doit conduire à un accord de conciliation (également appelé accord amiable).

    À partir du moment où la procédure de conciliation est déclenchée, les créanciers ne peuvent plus demander le redressement ou la liquidation judiciaire de l'entreprise.

    Constatation ou homologation de l'accord de conciliation

    Une fois signé, l'accord amiable adopté par les créanciers est :

    Constatation de l'accord

    Le président du tribunal, à la demande des créanciers et du chef d'entreprise (ou du dirigeant), constate l'accord. Cela permet de donner force exécutoire à l'accord, c'est-à-dire qu'il doit être appliqué par les parties.

    Homologation de l'accord de conciliation

    Seul le chef d'entreprise peut demander l'homologation de l'accord au tribunal. Les conditions suivantes doivent être réunies :

    En effet, l'existence de l'accord homologué est publiée au greffe du tribunal de commerce mais pas son contenu. La procédure n'est donc plus confidentielle.

    L'entreprise en difficulté informe le comité social et économique (CSE (professionnels) de l'accord homologué lorsqu'il en existe un.

    Dans le cadre de l'accord homologué, les créanciers qui ont consenti un nouvel apport de trésorerie ou qui ont fourni dans le cadre de cet apport un bien ou service ont une priorité de paiement si l'entreprise fait l'objet d'une procédure collective par la suite. De plus, ces créanciers ne pourront pas se voir imposer des délais de paiement puisqu'ils bénéficient d'une priorité de paiement.

    Dans quels cas la procédure de conciliation échoue-t-elle ?

    L'échec de la procédure de conciliation résulte soit de l'impossibilité de parvenir à un accord soit de l'inexécution des engagements résultant de l'accord de conciliation.

    Impossibilité de parvenir à un accord

    Lorsque les créanciers et l'entreprise en difficulté ne parviennent pas à trouver un accord, le conciliateur présente un rapport au président du tribunal.

    Ce dernier met fin à la mission du conciliateur et à la procédure de conciliation. Cette décision est communiquée au dirigeant de l'entreprise en difficulté et au ministère public.

    L'entreprise qui n'a pas réussi à trouver un accord doit recourir à une procédure collective. Lorsque l'entreprise n'est pas en cessation des paiements, la procédure de sauvegarde est ouverte.

    A noter

    À noter

    En cas d’échec de la conciliation, les délais, remises de dettes ou encore de sûretés consentis dans le cadre de l’accord disparaissent.

    Inexécution des engagements prévus dans l'accord de conciliation

    Le président du tribunal est saisi par une des parties à l'accord de conciliation. Il peut s'agir d'un créancier ou de l'entreprise en difficulté.

    S'il constate que les engagements (par exemple, rééchelonnement des dettes) n'ont pas été exécutés, il peut résilier l'accord.

    Pour en savoir plus

    Références