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Troubles de voisinage : nuisances olfactives (odeurs)

Vous êtes incommodé par des odeurs au sein de votre immeuble ou à proximité de votre maison ? On parle de nuisances olfactives. Ce désagrément peut être sanctionné dès lors qu'il constitue un trouble anormal de voisinage. Nous vous indiquons quelles sont les démarches à accomplir pour faire cesser cette nuisance.

Vérifier les critères pour qu'une odeur puisse causer un trouble anormal de voisinage

Les nuisances olfactives peuvent être provoquées par un particulier (barbecue (particuliers), ordures,...) ou être d'origine professionnelle et provenir, par exemple, d'un restaurant, d'une usine, d'un terrain agricole (fumier ...).

On parle de trouble anormal de voisinage lorsque la nuisance dépasse les inconvénients normaux du voisinage.

En zone rurale, il y a une certaine tolérance vis-à-vis des odeurs liées à la présence d'animaux. Les juges peuvent en effet déduire qu'aucun trouble anormal est démontré dans la mesure où les odeurs décrites sont des inconvénients incontournables de la vie à la campagne.

Par ailleurs, en cas d'activité agricole (par exemple, élevage), il n'est pas possible d'engager la responsabilité de l'éleveur pour trouble anormal de voisinage si l'activité préexistait avant votre installation. Toutefois, cette activité doit être conforme à la réglementation et s'être poursuivie :

  • Soit dans les mêmes conditions

  • Soit dans des conditions nouvelles qui ne sont pas à l'origine d'une aggravation du trouble anormal

  • Soit dans des conditions qui résultent de la mise en conformité de l'exercice de l'activité vis-à-vis de la réglementation ou sans modification importante de leur nature ou de leur intensité.

Accomplir des démarches préalables

Les démarches diffèrent selon la provenance des nuisances (odeurs provenant d'un logement ou d'une activité professionnelle).

Logement

Vous devez aller voir la personne qui occupe le logement (le propriétaire ou le locataire) pour lui parler de votre gêne et lui demander de faire cesser les nuisances olfactives.

A savoir

À savoir

Le propriétaire est responsable du comportement de son locataire (particuliers).

Si l'occupant n'agit pas, vous devez lui envoyer un courrier simple lui rappelant les odeurs et la gêne occasionnée.

Il est recommandé de réunir un maximum de preuves à l'appui de votre courrier.

S'il n'agit toujours pas, vous devez le mettre en demeure de faire cesser les nuisances en lui envoyant un courrier recommandé avec accusé de réception.

Vous pouvez vous aider d'un modèle de lettre pour rédiger votre courrier (le modèle concerne les bruits de voisinage mais vous pouvez également vous en servir pour les nuisances olfactives) :

  • - Modèle de document
  • A noter

    À noter

    Si le logement est en copropriété, il est recommandé de vérifier le règlement de copropriété (particuliers). Ce document peut encadrer, voire interdire certaines pratiques dans les logements (utilisation des barbecues (particuliers) par exemple). Si l'occupant ne respecte pas le règlement, vous devez avertir le syndic de copropriété (particuliers) et le président du conseil syndical (particuliers). En effet, le syndic est garant du respect du règlement de copropriété. Il doit veiller à la tranquillité des occupants de l'immeuble.

    Activité professionnelle

    Si vous êtes gêné par de fortes odeurs dans votre quartier (par exemple, activité d'un restaurant à proximité), vous pouvez contacter le service communal d'hygiène et de santé de votre mairie. Le maire peut mandater un inspecteur de la salubrité pour qu'il constate la réalité et l'importance du trouble et demander à son auteur de faire cesser les nuisances.

    Mairie

    mairie

    Accomplir des démarches supplémentaires en cas d'inaction de l'auteur des nuisances

    Faire une tentative de règlement amiable

    Si malgré vos différents courriers, les nuisances olfactives persistent, vous avez la possibilité de recourir à un conciliateur de justice (particuliers) (démarche gratuite) ou à un médiateur (particuliers) (démarche payante) ou à une procédure participative (démarche payante avec recours à un avocat) pour trouver une solution amiable avec l'auteur de la nuisance.

    Cette démarche est obligatoire pour pouvoir faire, par la suite, un recours auprès du tribunal.

    Envisager un recours au juge en cas d'échec du règlement amiable

    Vous pouvez demander en justice (particuliers) que l'auteur des nuisances soit condamné à indemniser votre préjudice (particuliers).

    La juridiction compétente dépend des sommes en jeu dans le litige.

    • Pour un litige inférieur ou égal à 10 000 €, c'est le tribunal de proximité ou le tribunal judiciaire.

    • Pour un litige supérieur à 10 000 €, c'est le tribunal judiciaire.

    Tribunal judiciaire

    Rappel

    Il est obligatoire d'avoir recours à un conciliateur de justice ou à un médiateur ou à une procédure participative pour pouvoir, par la suite, faire un recours auprès du tribunal.

    Vous devez alors démontrer la réalité de votre préjudice du fait des nuisances. Pour cela, vous devez réunir un maximum de preuves à l'appui de votre demande, notamment :

    • Courriers échangés avec l'auteur des nuisances

    • Constat du commissaire de justice, procès-verbal

    • Témoignages, pétition

    • Certificat médical si votre état de santé s'est dégradé en raison de ces nuisances.

    Toute preuve est recevable par le tribunal à condition qu'elle ait été recueillie loyalement. Par exemple, vous ne pouvez pas photographier ou filmer votre voisin dans son domicile à son insu.

    Le juge peut :

    • Accorder le versement de dommages et intérêts pour réparer le préjudice subi

    • Exiger qu'il soit mis fin au trouble, et parfois sous astreinte

    • Ordonner la réalisation de travaux (par exemple, travaux de ventilation dans le logement)

    • Prononcer la résiliation du bail si l'auteur du trouble est locataire.

    Attention

    Attention

    Une personne qui fait un recours auprès du tribunal pour des nuisances mais perd son procès risque une condamnation pour procédure abusive. La personne ainsi condamnée risque alors une amende civile d'un maximum de 10 000 € et le versement de dommages et intérêts.

    Références