Concours "votre plus beau marché" : l'histoire du Marché de Pornichet

S'il est un lieu incontournable où il faut se rendre à Pornichet, c'est sans nul doute au marché. Couleurs et saveurs se donnent rendez-vous chaque mercredi et samedi matin. Son succès ne se dément pas depuis près de 140 ans, date à laquelle les bains de mer ont fait leur apparition sur le littoral. 

Jusqu'au milieu du 19e siècle, Pornichet comptait un grand nombre de fermes qui permettaient de produire, pour toute la population, œufs, légumes, fruits et un peu de viande. Pour l'habillement et les produits qu'on ne trouvait pas sur place, on s'approvisionnait dans les communes alentours. Puis, la vogue des bains de mer fait son apparition et les premières villas sont construites. Les commerçants baulois, nazairiens et également les paysans locaux prennent l'habitude de venir vendre leurs produits aux villégiateurs sur les dunes à proximité de l'étier. 

Félix Collet, un lotisseur, a alors l'idée d'ériger sur ces dunes des cabanes en bois servant de bureaux de vente pour y proposer des terrains et des villas. Considérant que la présence d'autres commerçants augmenterait l'affluence, il loue ses cabanes aux commerçants des environs. Le marché de Pornichet est né. 

Des petits marchés dans la ville

Ce marché sera officialisé par la municipalité le 3 juin 1900 en instituant le rendez-vous bihebdomadaire, à la belle saison, du mercredi et du samedi matin. Un autre marché plus restreint se tient également chaque lundi, place de la Chapelle Notre-Dame des Dunes qui disparaîtra deux ans plus tard. 

En 1908, l'amicale des propriétaires de Pornichet-les-Pins (quartier de la gare) réclame la mise en place d'un marché estival. Ce marché se tient alors les mardis et les jeudis à l'angle de l'avenue Louise et de la place de la République sur un terrain loué. Mais les commerçants boudent ce marché lui préférant celui du mercredi et samedi. Au bout de deux ans, il faut se rendre à l'évidence, les recettes générées par les droits de place couvrent à peine le prix de la location du terrain. En 1910, un nouveau petit marché est alors implanté avenue Coicaud qui ne connaitra pas non plus le succès escompté. L'idée d'un marché dans le quartier de la gare est alors définitivement abandonnée. 

Il est donc décidé de créer un marché dans un secteur plus éloigné du centre et pourtant important lieu de villégiature : Sainte-Marguerite. Ce marché, fort bien achalandé, connait rapidement l'engouement. 

Un marché vivement recommandé

Le marché du centre-ville est plébiscité par la population tant locale qu'estivale et les journalistes s'enthousiasment même dans leurs colonnes, comme en témoigne un article non signé, paru en 1936 : "Avez-vous vu des marchés orientaux avec leurs couleurs, leurs fruits de toute nature, leurs légumes variés et les mille choses qu'on trouve également dans ce qu'en Turquie, en Syrie, en Palestine, en Egypte ou en Tunisie, on appelle des bazars ? Venez au marché de Pornichet et vous en aurez une vision ? Il occupe tout le pourtour ombragé de la place ; on peut y acheter du poisson, de la viande, de la charcuterie, du beurre et des œufs, de l'épicerie, tous les fruits, des fleurs et tous les légumes, des aromates, de la mercerie, de la broderie, de la chapellerie, de la toile, des vêtements légers, des chaussures et même des articles de Paris… Que sais-je encore ? On peut dire qu'on y trouve de tout dans un heureux désordre artificiel. Le difficile c'est d'y circuler, tant il y a de monde. On y vient de toutes les stations de la Presqu'île Guérandaise en raison de son animation et de son achalandage. C'est une distraction pour beaucoup de baigneurs de tous âges qui y viennent en curieux ou pour accompagner leurs femmes, leurs enfants ou leur famille, car c'est un vrai plaisir de parcourir les allées ombreuses sous lesquelles se tient ce marché dont la fréquentation est recommandée à tous les villégiateurs."

Mais un nouveau problème se pose : les services vétérinaires interpellent la municipalité sur la présence de vendeurs de poissons, notamment, qui vendent leurs produits à même le sol, le plus souvent dans des paniers exposés au soleil et à la poussière. Un marché couvert doit donc être créé. On envisage d'abord de l'implanter place Foch mais ce lieu trop éloigné de la place du marché n'apparaît pas judicieux. Il est donc décidé, en 1937, de construire des halles face au café Ouary (actuel café Le Bon Coin) sur un terrain municipal. Ces halles abritant poissons, viandes et charcuteries seront remplacées en 1998, par de nouvelles halles plus fonctionnelles et implantées sur la place du marché.  

Aujourd'hui encore, le marché connait une forte fréquentation avec près de 160 commerçants les samedis en hiver (environ 60 les mercredis) et la présence de plus de 250 étals durant l'été.