Le Bureau de Poste s'offre une nouvelle enveloppe
Lancés il y a quelques semaines déjà, les travaux de rénovation de la façade du bureau de Poste de Pornichet redonnent progressivement son lustre d’antan à ce bâtiment emblématique : ravalement des murs extérieurs, rénovation des ferronneries, reprises de maçonneries, remplacement de menuiseries…
L’opération devrait se terminer au cours du premier trimestre 2025. L’occasion de revenir sur l’histoire du bureau de Poste de Pornichet.
En 1870, les premières cartes postales naissaient en France, et les vacances au bord de la mer allaient largement contribuer à la diffusion de ce nouveau mode de communication. Elles permettront, alors, d'envoyer de ses nouvelles aux amis sans avoir à rédiger de longs discours. Pornichet, station balnéaire nouvellement créée, n'échappa pas à cette mode. Seulement, à l'époque, pour envoyer ses missives ou recevoir ses dépêches, il fallait se rendre à Saint-Nazaire, alors que les moyens de transport de l'époque étaient encore rudimentaires.
En 1886, le premier Bureau de Poste de Pornichet est (enfin) ouvra dans la villa Colombine jouxtant l'Hôtel des étrangers (aujourd'hui l'Hôtel Sud Bretagne). À la belle saison, de Pâques à septembre, sept employés y travaillaient : trois guichetiers, trois facteurs et un porteur de dépêches (ce dernier était chargé d'assurer la liaison jusqu'à Chemoulin où se trouvait le télégraphe). Mais le bâtiment était trop exigu et il n'était pas rare de voir de longues files d'attente débordant sur la rue.
Le Conseil Municipal décida alors, en 1911, la construction d'un nouveau Bureau des Postes et Télégraphes, attenant à l'école située place du Marché. Mais là encore le scénario se répéta. Dans les années 1920, ce Bureau devint à son tour trop petit et malcommode surtout durant la période estivale où la population s'élevait à près de 20 000 habitants.
Propriétaire d'un terrain situé en bord de mer servant autrefois de parc à goémon, la Municipalité vota donc l'implantation du nouveau Bureau qui fut inauguré en 1929. Pour dessiner les plans, on fit appel à l'architecte local Emile Erbeau, dont le cabinet était installé dans la villa Le Clos des Buissons, avenue de Mazy. Il proposa pour ce bâtiment une nouvelle écriture de l'architecture balnéaire et installa devant sa façade les armoiries de la Ville et une statue d'océanide, nymphe de mer, se mirant dans l'eau, qui fit réagir : "…non qu’elle soit indécente ou obscène : elle est aussi décente que l’on peut l’être dans cette tenue ! Un caleçon de bain réglementaire ne lui ferait aucun mal cependant. Mais là n’est pas la question. Est-elle à sa place ? Que fiche-t’elle là ? à quoi ça rime ? ", interpella un Pornichétin de Saint-Sébastien dans la revue La Mouette.