Cap vers des ports vivants et durables
Ce mercredi, l’avenir des ports est au menu du Conseil de Municipal de Pornichet. Près de 50 ans après la création du port en eau profonde et à l’aune de la fin des deux concessions, la Municipalité et ses partenaires comptent bien faire évoluer les deux sites pour qu’ils répondent pleinement aux évolutions de la plaisance et aux enjeux environnementaux, avec l’ambition d’en faire de vrais lieux de vie. Explications.
Le 31 décembre 2026 marquera la fin des concessions pour les deux ports de Pornichet. Pour la Municipalité, ce fut l’occasion de réfléchir à leur avenir, et après concertation des différents acteurs, de lancer un appel d’offres pour une nouvelle concession unique d’une durée de 40 ans prévoyant leur réaménagement et leur future exploitation. "Aujourd’hui, nous faisons tous les mêmes constats : nos ports sont vieillissants, le port à flot aura bientôt 50 ans, et ils ne répondent plus aux nouveaux usages de la plaisance, ni aux exigences d’accessibilité et de performance énergétique", indique Romain SIGUIER, Adjoint à l'Urbanisme en charge des ports. "Par ailleurs, il est temps que nos ports ne tournent plus le dos à la Ville, mais qu’ils en deviennent une partie intégrante, vivant toute l’année, dans le prolongement de notre Cœur de Ville et de notre Front de Mer".
L’offre retenue sera portée par une Société d’économie Mixte Locale dont la Ville sera l’actionnaire majoritaire. "C’était pour nous la meilleure garantie de voir aboutir ce projet tout en nous assurant de la maîtrise des coûts et des prix pour les plaisanciers", ajoute Romain SIGUIER. "Nous nous sommes entourés de partenaires experts dans leurs domaines, Charier GC, Legendre Génie Civil, et Loire-Atlantique Nautisme, qui seront également actionnaires, et donc intéressés au projet. Nous sommes ainsi sûrs de leur totale implication. Enfin, l’investissement financier de la Commune sera rapidement compensé par les recettes qu’elle percevra". Voici les contours du projet.
"Faire des ports un vrai quartier de ville"
Au port à flot, le terre-plein sera agrandi de 8000 m² pour créer une nouvelle cale de mise à l’eau, des stationnements et une nouvelle capitainerie commune aux deux bassins. Le nombre de places sur le parking public sera, quant à lui, doublé en créant un second niveau au-dessus du parking existant, pour atteindre 200 stationnements.
Les bâtiments actuels vieillissants, peu accessibles et ne répondant pas aux exigences en matière de performance énergique seront démolis pour laisser place à de nouvelles constructions en rez-de-chaussée avec un étage, afin y accueillir une dizaine de restaurants, plusieurs cellules commerciales, ainsi qu’un pôle nautique, et une salle de réception et de séminaires.
De larges terrasses offriront également une vue imprenable sur les bateaux, ainsi que sur la baie. Ces nouveaux aménagements doivent participer à l’animation du port toute l’année, comme les futurs espaces qui seront dédiés à l’accueil d’événements tels la Fête du port, les rendez-vous nautiques, voire même le Festival des Renc’Arts. Enfin, l’accessibilité sera améliorée puisque tout le site sera remis à niveau.
Un engagement environnemental
Du côté du port d’échouage, des pontons échouables permettront aux plaisanciers d’accéder à leur bateau à tout moment, sans se soucier de la marée. Un ponton-pont permettra même de rejoindre la plage au port à flot.
La digue, régulièrement submergée lors des forts coefficients de marée, sera, quant à elle, réhaussée d’1,5 mètre, afin de mieux protéger les bateaux, et en phase avec les estimations les plus pessimistes du GIEC sur la montée des eaux. Les locaux modulaires actuels, quant à eux, disparaîtront remplacés par une capitainerie annexe flottante, et un futur local mis à disposition par la Ville au profit des associations.
Enfin, plus globalement, une attention toute particulière a été portée à l’intégration du projet dans la baie, et à sa qualité environnementale à travers le choix d’un mode constructif durable (conception bioclimatique des bâtiments), l’installation d’une voile solaire constituée de panneaux photovoltaïques permettant l’autoconsommation, la récupération de l’eau de pluie pour le lavage des bateaux et les sanitaires, mais aussi, sur le plan de son exploitation. En effet, l’objectif à terme est d’obtenir la reconnaissance de labels de renom comme « Port Pavillon Bleu », « Ports propres » et « Ports propres actifs en biodiversité ».
"Nous avons voulu un projet pragmatique, durable et ambitieux, car il s’agit tout autant d’un projet de plaisance, qu’un projet de Ville, avec des enjeux urbanistiques, économiques et touristiques. Demain, nos ports doivent être de vrais lieux de vie. Le cabinet d’architectes Rougerie + Tangram a aussi réussi le pari de l’intégrer dans son environnement avec des hauteurs de bâtiments similaires à ceux présents actuellement, et le choix de matériaux naturels comme le bois aux étages".
Les travaux seront lancés en 2027. D’ici là, des rencontres seront organisées avec les Pornichétins, les usagers, les professionnels et les associations pour affiner le projet. À partir de janvier prochain, le futur exploitant se tiendra à la disposition des plaisanciers pour répondre à toutes leurs questions.
Quelques chiffres
- 1550 anneaux, dont 1000 au port à flot, et 550 sur le port d’échouage (470 sur les pontons et 80 en mouillage sur bouées) – premier port de plaisance de Loire-Atlantique et 4e de la façade Atlantique
- 4600 m² de bâti pour l’accueil de restaurants, de commerces...
- + de 100 nouvelles places de stationnement pour les voitures
- 65 KWc produits par les panneaux photovoltaïques
- Coût des travaux : 41,5 millions d’€ HT portés par la SEML, financés en partie par des fonds propres (dont 20,5 millions d’€ par les garanties d’usage préalablement commercialisées). Le soutien de la Région des Pays de la Loire sera également sollicité.
- Participation de la Ville au capital de la SEML de 735 000€, compensée par des recettes (a minima 11 millions d'€ sur la durée de la concession uniquement au titre de la redevance d’occupation du domaine public), au bout de 4 ans une partie du capital sera racheté à la Ville par l'exploitant
- Durée de la concession : 40 ans